Quand tu es enceinte, on te pose régulièrement des questions qui te prennent la tête. 
Aujourd’hui je vais par exemple (et ce n’est qu’un exemple car il y a des tonnes de sujets comme celui-ci) parler de l’allaitement.

« Tu veux le nourrir ? »
Ah ben je sais pas il est pas autonome dès la sortie ?! On m’aurait menti ? 

Plus sérieusement, je m’étais toujours dit que j’allais allaiter, bien avant d’être enceinte. Mais quand je suis tombée enceinte (le plus rapidement du monde je te raconterais ça une autre fois) j’ai eu mille questions qui se sont bousculées, de la paperasse à faire (si si je t’assure être enceinte c’est faire de la paperasse) et j’ai eu des choses à penser auxquelles je n’avais pas envie de penser de suite. Car quand tu tombes enceinte tu ne penses qu’à ton bébé et à ton ventre et…à toi. Si si reconnais-le, on est quand même très égocentrique quand on est enceinte, et c’est normal.  
Du coup un jour, on m’a demandé « tu vas allaiter ? » (Déjà c’est plus concret comme question que « tu vas le nourrir ? » bien sur qu’on nourrit son bébé hein).
Ben bon sang, c’est vrai que je ne m’étais pas reposée la question, là, maintenant que j’étais enceinte. Alors que c’était bien à ce moment là qu’il aurait fallu que je me la pose. Et je me suis dit oui bien sûr que tu veux allaiter. Parlons de mon choix donc. Je me suis dit « oui je vais allaiter », Papa Chouquette était super pour, il m’a soutenue dans ce choix. Surtout qu’au final notre enfant est né prématuré et l’allaitement est d’autant plus préconisé dans ces cas-là. Mais là n’est pas le soucis. Le soucis ce sont les GENS. Encore eux ! On a beau les ignorer, à mendoné tu n’as pas le choix que de faire avec eux. Alors là, là ma ptite dame, si tu es enceinte ou si tu es en plein allaitement, tu vas avoir à faire à ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, mais rare sont ceux qui ne se prononcent pas et se gardent leurs commentaires pour eux.  Et ces gens se sentent obligés de donner leur point de vue, avec plus ou moins de ferveur et plus ou moins de tact. Le pire c’est ceux qui essayent de te convaincre. Tu n’as pas besoin d’être convaincue, chacun à son avis. C’est bien le débat, mais des fois, ça ne mène à rien, à rien de bon ni de constructif, quand tu t’adresses à des personnes bornées.  Le problème en fait, ce sont les gens qui s’en mêlent, comme si c’était LEUR expérience d’allaitement.

Sache que quel que soit ton choix, on va te faire culpabiliser. 
« Tu allaites ? Et le papa dans tout ca ? » 
« Tu n’allaites pas ? Mais il n’y a rien de plus naturel et c’est le mieux pour ton bébé ! » 

J’ai commencé sereinement mon allaitement, j’avais beaucoup de lait bien que j’ai accouché par césarienne et prématurément. Mais bébé Chouquette a eu du mal au début, à cause de sa prématurité justement, téter le fatiguait énormément. Mais nous avons mis tout ça en place, tranquillement, grâce au soutien du papa et du personnel soignant. 
Dans l’hôpital où j’étais, je me suis vite rendue compte que j’avais plutôt intérêt à allaiter. Comme j’étais loin de mon fils (il était en néonat et moi au service grossesse pathologiques) les sages femmes venaient me réveiller la nuit, toutes les 3 heures, pour que je tire mon lait et ainsi avoir une montée de lait suffisante. Je me suis faite engueuler plus d’une fois parce que je ne remplissais pas mon papier avec les horaires auxquels je tirais mon lait et blablabla. Epuisant. Heureusement j’étais motivée,  je le faisais pour mon fils et parce que j’en avais profondément envie.
Une fois rentrée à la maison, j’ai continué, j’ai même donné mon lait au lactarium, je voulais le faire, car mon fils avait reçu du lait de don dans les débuts, le temps que le mien soit analysé, et je voulais aider d’autres bébés et d’autres mamans qui étaient dans notre situation. 
Et alors là j’ai entendu de tout… 
« Si tu veux allaiter c’est pour le garder pour toi. » Ben oui c’est évident !
«  Tu vas faire ça devant tout le monde ? » Euh non pas forcément je pourrais vouloir m’isoler et être au calme, ou pas, chfézkejveuuuuu.
« Il fait ses nuits ? Non ? C’est parce que tu allaites ça… » Ou c’est parce qu’il a 3 semaines peut être nan ?
« Tu le laisses s’endormir au sein ? Mais tu lui donnes vraiment des mauvaises habitudes ! »  Oui tu as raison je vais le secouer un peu pour le réveiller histoire qu’il pleure un bon coup.
«  Donne lui un biberon comme ça tu pourras être tranquille » Si j’avais voulu être « tranquille » je n’aurais pas fait un enfant, mais je ne pense pas qu’à moi en fait.
«  Mais tu allaites encore ? » Euh ça ne fait qu’un mois !
«  Du coup avec ce truc de l’allaitement tu ne peux toujours pas picoler ! » Ben non. Ça on le m’avait sorti un paquet de fois quand j’étais enceinte, mais en même temps il n’y a pas que l’alcool dans la vie, si ?

Mais tout ne s’est pas passé comme je l’aurais voulu…encore une fois ! Au bout d’un mois et demi, plus de lait à cause des traitements que j’ai du suivre après mon accouchement chaotique. J’ai tout fait pour continuer sans succès. J’étais très très déçue d’arrêter aussi rapidement, je me voyais bien continuer jusqu’aux 6 mois de bébé Chouquette au moins.
Et là du coup, ce sont les pro allaitement qui ont pris le relais
«  Tu as déjà arrêté? Ton lait c’est pourtant ce qu’il y a de mieux » Ta gueule !!!!
«  Mais tu aurais du essayer ça, ça ,ça… tu n’as pas assez persisté » Merci comme si ce n’était pas assez dur comme ça.
«  Ma sœur a allaité ma nièce jusqu’à ses 6ans » C’est cool pour elles!

Il y a les choix que l’on fait et ceux qui s’imposent à nous, malgré nous. Ne vous laissez pas influencer par tel ou tel avis, faites vos choix, en fonction de vous, de votre partenaire, de la façon dont vous le sentez. Les gens ne sont pas dans vos pompes, ils ne connaissent pas votre histoire, ils jugent beaucoup sans savoir et s’imposent en donneurs de leçons alors que souvent ils n’ont jamais eu à gérer votre situation.
Je suis pour l’allaitement, parce que je trouve ça beau, mais je ne juge pas les femmes qui font le choix de ne pas allaiter, elles ont leurs raisons, qui n’appartiennent qu’à elles. Cessons ne culpabiliser les mamans et de les mettre dans des cases.